samedi 3 avril 2010

Derry, entre murailles et Bloody Sunday

Derry pour les Irlandais, Londonderry pour les Britanniques (le "London" a été ajouté par les Anglais en 1603 afin d'humilier un peu plus les Irlandais), la ville offre aux visiteurs et à ses habitants les stigmates encore frais des troubles qui l'ont longtemps perturbée. Ce n'est qu'en 1994 que les soldats de Sa Majesté ont quitté la Walled City. La cité présente en effet une enceinte fortifiée intérieure (les remparts datent de 1613) qui séparaient les deux communautés entre Bogside (côté de la tourbière, soit quartier des catholiques) et Waterside (côté de la rivière, soit zone des protestants), ainsi, qu'à l'instar de Belfast, des peintures murales (murals) qui affirmaient l'appartenance à un camp ou un autre. Derry a également été le théâtre d'un tristement célèbre épisode de l'Histoire, chanté à travers le monde par U2, le Bloody Sunday (voir également le génial film de Paul Greengrass). 

Le 30 janvier 1972, les militaires Britanniques ont ouvert le feu sur une foule pacifique de 20000 personnes, qui manifestaient pour obtenir des droits civiques plus importants. Résultat : 13 morts sur le champ puis un autre quelques heures plus tard. Le souvenir de cet épisode sanglant reste imprégné encore de nos jours à chaque coin de rue du Bogside. On peut notamment y voir un mémorial et douze murals rappelant la tragédie. 

Aujourd'hui la ville a tourné le dos à son triste passé, et est une des cités les plus dynamiques de l'Eire, notamment par son port, et par sa situation géographique (au bord de l'estuaire Lough Foyle, carrefour entre les deux Irlande) et bien aidée par les innombrables subventions de l'Union Européenne.

Les armoiries de la ville sur lesquelles on retrouve notamment le drapeau anglais et la harpe, symbole irlandais.

Un des huit gate des remparts de la vieille ville, ici sur Waterloo Place.

Un des nombreux canons qui siègent encore sur les murs en direction des quartiers alentours.

Les canons face au Bogside 

Saint Augsutine Church, jolie petite église à l'intérieur des remparts, édifiée en 1872 à l'emplacement d'un monastère du 5ème siècle.

Le quartier catholique principal de la ville, lieu du Bloody Sunday.

Le drapeau tricolore de la République d'Irlande flotte sur le Bogside, alors que nous sommes en Irlande du Nord. Les trois couleurs sont également présentes sur les poteaux électriques et autre lampadaires du quartier.


Lecky Road, théâtre du Bloody Sunday, affiche haut et fort ses convictions : Free Derry, nom donné au quartier du Bogside par ses habitants. En arrière-plan, un des douze murals évoquant la tragédie.

Bloody Sunday

Le mémorial

The Fountain, minuscule poche protestante et pro-britannique également aux pieds des murailles. Même les trottoirs sont peints aux couleurs de l'Union Jack !


 Un des murals du Waterside, de l'autre côté du fleuve.

Changement de décor, un charmant petit quartier, le Craft Village, en plein cœur de la vieille ville, petit centre artisanal et commercial aux charmes d'antan.


Quelques jours avant la Saint-Patrick, les pubs se parent des traditionnelles couleurs.

Hand across a divided Derry, monument qui symbolise la paix et les rapprochement entre les deux principales communautés de la ville.

Autre marque du renouveau de la ville, un autre lien, tout autant symbolique, le futur Peace Bridge, un des nombreux projets financés par l'UE.

Et pour finir, je vous propose l'inévitable chanson de U2, l'année de sa création en 1983.

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